Economie Distributive
Economie Equilibrée et Evolutive
Les gens de droite y trouvent plus de liberté d’initiative que dans le libéralisme,
les gens de gauche plus de solidarité que dans les Etats socialistes,
les écologistes peuvent enfin concilier développement et décroissance.
A la jonction du libéralisme et de l'intérêt collectif, l'Economie
Distributive, Economie Equilibrée et Evolutive, véritable alternative
au capitalisme, est la pierre angulaire de la sortie de la crise
économique et financière. Elle comporte le minimum nécessaire de
changements à opérer aujourd'hui. Elle offre un cadre évolutif où les
problèmes écologiques, sociaux, culturels, éducatifs... peuvent enfin
se résoudre dans la sérénité. 1) L'ECONOMIE DISTRIBUTIVE, ECONOMIE EQUILIBREE 1.1 LES 4 PRINCIPES DE L'ECONOMIE DISTRIBUTIVE 1. L’Economie Distributive est évolutive, les choix se font par des
CONSULTATIONS DEMOCRATIQUES au niveau le plus local possible et en
privilégiant au maximum les modes participatifs.
2. Répartition
des revenus par un REVENU SOCIAL, un Revenu d'Existence qui est un réel
partage équitable des richesses, de la naissance à la mort, comme
usufruit de l'énorme patrimoine que nous trouvons en naissant,
patrimoine qui est le fruit d'une oeuvre collective ;
vu l'énorme richesse collective, il n'est pas nécessaire de sacrifier les riches,
90 % de la population gagnera plus qu’aujourd’hui
3. PARTAGE DU TRAVAIL, qui est enfin possible puisque le revenu ne
dépend plus du temps de travail : · en partageant le travail
entre tout le monde, le temps de travail est diminué ;
· libre choix de son activité (travail qui plaît, étudier à son rythme, s'occuper de ses enfants...)
(Si des travaux plus pénibles ne trouvaient pas preneur, on pourrait
inciter des gens en diminuant le temps de travail, ou en instaurant un
service obligatoire de quelques années...
Pour des personnes qui
refuseraient de s'impliquer pour la collectivité, on pourrait instaurer
un simple « RMNI », Revenu Minimum de Non Insertion.)
4. AVEC
UNE MONNAIE DISTRIBUTIVE, de consommation, basée sur les biens et
services disponibles sur le marché, qui s'annule lorsqu'on s'en sert :
la monnaie redevient un simple pouvoir d'achat, avec lequel on ne peut
plus spéculer !
Elle est fabriquée lorsqu'on fabrique les biens
et services (le montant de la masse monétaire émise pendant une période
donnée est égal au prix total des biens mis en vente dans le même
temps). Elle est distribuée à la population par le Revenu d’Existence,
puis détruite lorsqu'on consomme les biens et services.
Dans les pays communistes, les gens avaient de l’argent mais les magasins étaient vides.
Dans nos pays aujourd’hui, les magasins sont pleins mais les gens n’ont pas assez d’argent.
En Economie Distributive, les magasins sont pleins et les gens ont l’argent qui correspond.
Cette économie permet une vraie LIBRE INITIATIVE :
· Chacun achète ce qu'il veut avec son argent (l'un préférera
voyager souvent, l'autre manger dans des restaurants gastronomiques, un
autre s'adonnera à son sport favori...). Mais tous pourront jouir d'un
toit, de chauffage, de nourriture, de soins, de formations.
· Les porteurs de projet nécessitant des moyens supplémentaires
s'adresseront à la collectivité (comme on est habitué à le faire
aujourd'hui en s'adressant à une banque) qui décidera en fonction du
bien collectif (non plus en fonction du profit que la banque en
retire).
et l'EPANOUISSEMENT DE CHACUN qui peut à la fois choisir
son service social et également jouir de son temps libre (entreprendre,
arts, loisirs...)
Elle permet de GERER L'ABONDANCE
La fabrication des biens se fait en fonction de la demande, comme aujourd'hui,
mais sans l'influence mercantile :
· le commerçant conseille en fonction de l'intérêt des gens et
non plus en fonction de la commission sur la vente (qui n'existe plus),
les producteurs n'ont plus besoin de pousser à la consommation et
peuvent licencier leur personnel sans le précariser ; · les prix
sont calculés en fonction des matières premières, du temps de main
d'oeuvre, de la rareté et des impacts écologiques et non plus en
fonction du profit de l'actionnaire.
A chaque gain de
productivité, c'est le temps de travail total qui diminue, donc tout le
monde en profite. Les solutions efficaces les plus simples (aujourd'hui
non rentables) peuvent enfin se divulguer.
La propriété privée laisse place à la PROPRIETE D'USAGE, améliorant la tranquillité de beaucoup
de gens (qui n'étaient jamais assurés de réussir à payer loyers ou emprunts).
L'homme aujourd'hui a besoin de STIMULANTS : le revenu n'en est plus un, mais il reste les principaux :
+ le besoin d'être actif, de se réaliser
Quasiment personne ne peut rester longtemps sans rien faire. Qui refusera
de s'impliquer dans une activité qui lui plaît et dans laquelle il se sent utile ?
+ la réputation
Qui n'est pas attentif à l'image qu'il donne à son entourage ?
(On pourra éviter les dérives du service public français en améliorant
ce fonctionnement intéressant du privé : chacun rend compte à son
responsable et à ses usagers (élèves, clients, subalternes...)
et peut se faire licencier s'il ne réussit pas à bien remplir son rôle,
mais sans risquer une précarisation comme aujourd'hui.)
Affranchie de la rentabilité et de la compétition, une ère de
coopération permet (enfin) aux acteurs concernés de résoudre les
problèmes écologiques, sociaux, juridiques, culturels, éducatifs...
1.2 ORIGINE DE L'ECONOMIE DISTRIBUTIVE Les tous premiers ont-ils été lus ou écoutés ? Marx dans un texte publié en 1939
[1], Edward Bellamy dans un roman publié en 1888
[2] aux USA et H.C. Douglas en 1919 en Ecosse ont évoqué une répartition des richesses de type « distributif ».
En France, dans les années qui suivent la grande dépression née en 1929 et jusqu'en 1939 :
· Jacques Duboin, ancien député et Sous-Secrétaire d'Etat au
Trésor, fonde l'association « Le Droit au Travail et au Progrès
Social » et la revue « La Grande Relève ». Il dénonce les énormes
destructions de richesses destinées à lutter contre l'abondance qui
faisait baisser les prix, il jette les bases d'une Economie Distributive
[3] ;
· Louis Even, catholique breton, fonde le jounal « Vers demain ».
Il défend « Le Crédit Social » impliquant l'idée d'un dividende
universel ;
· Gustave Rodrigues, agrégé de philosophie, publie en 1934 « Le Droit à la Vie » en reprenant des idées de Bellamy ;
· Georges Valois, sur la fin de sa vie (qui est passée par de
multiples chemins), publie en 1936 un numéro spécial de Nouvel Age sur
le même sujet ;
Une tentative de Front de l'Abondance en Juillet
1936 avorte, certains refusant de lui donner une coloration politique.
Rodrigues et Valois meurent lors de la 2è guerre mondiale.
Après 1945 :
Le Droit au Travail et au Progrès Social prend en France le nom de
Mouvement Français pour l'Abondance (MFA), et en Belgique, celui de
Mouvement Belge pour l'Abondance (MBA). Ces deux associations
acquièrent une très grande audience au cours des quinze années qui
suivent la fin de la guerre mondiale et jusqu'à l'arrivée de la
télévision. Ils n'ont plus à dénoncer la destruction de marchandises
pour maintenir les profits, ni le chômage qui résulte de
l'automatisation de la production, puisque les destructions de la
guerre (de biens matériels et de main d'oeuvre) ont relancé l'économie.
Mais ils affirment qu'il ne s'agit que d'un moment, et que la même
crise structurelle réapparaîtra, en beaucoup plus grave, quand les
progrès techniques feront que l'humanité sera en mesure de produire
encore plus avec encore moins de main d'oeuvre. Moins de salaires
seront versés, et le scandale de la misère dans l'abondance
réapparaîtra.
Certains des membres du MFA choisissent d'orienter
leur action vers la politique. Ils constituent, à l'initiative de
Maurice Landrain, les GED (Groupes pour l'Economie Distributive), et se
présentent, sans grand succès, à des élections à Paris. D'autres
préfèrent militer au sein des syndicats de salariés, ce sont les GSED
(Groupes de Salariés pour l'Economie Distributive), surtout actifs à St
Nazaire et à Marseille où le militant le plus actif est le résistant
Joseph Pastor.
Après 1975 :
· Charles Loriant
succède à Jacques Duboin à la présidence du MFA, qui devient le MFA-SD
(Mouvement Français pour l'Abondance par le Socialisme Distributif). Ce
mouvement perd peu à peu son originalité, donc son audience, et
disparaît avec Charles Loriant.
· Marie-Louise Duboin succède
à son père, Jacques Duboin, à la direction du mensuel « La Grande
Relève ». L'analyse des évènements permet de présenter de nouveaux
arguments en faveur de l'Economie Distributive, d'en débattre et d'en
actualiser les thèses, par exemple en proposant le contrat civique pour
organiser la démocratie dans l'économie et veiller à la préservation
des ressources et de l'environnement. Et aussi en ajoutant de la
démocratie participative locale.
· Jean Grenier a consacré sa retraite à faire connaître l'Economie Distributive dans le Sud Ouest de la France.
· André Gorz, peu avant sa mort, est arrivé au distributisme.
· Jean-Paul Lambert, dans Prosper, s'est intéressé à l’Economie
Distributive. Il développe maintenant l’Usologie Politique (économie
abolissant les profits monétaires, sans monnaie).
· Marc
Jutier, qui s'était déclaré disponible pour les élections
présidentielles en l'an 2000, est fortement inspiré par l'Economie
Distributive.
· Cette année 2009, la Maison de la Citoyenneté
Mondiale de Roger Winterhalter est financée par un Fonds Social
Européen pour mettre en oeuvre le Colibri Solidaire et Distributif, une
revue des expériences d'économie Durable, Distributive et Solidaire.