Aujourd'hui, nous vous présentons un mot...

« Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le phénix
que ne recueille pas de cinéraire amphore

Sur les crédences, au salon vide: nul ptyx
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx,
Avec ce seul objet dont le néant s'honore.)

Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,

Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor. »

Dans ce cas, la correspondance de Mallarmé, qui mentionne cet hapax, nous apprend que Mallarmé recherchait un mot en « -ix » qui n'existait dans aucune langue ; de nombreux exégètes, ignorant cet aveu mallarméen, ont longtemps cherché le sens de cet énigmatique « ptyx[6] »).

Ceci est la version Wikipédia. Seulement il semble que Victor Hugo ait utilisé aussi ce mot. Il faut comprendre le poème en fait: au premier paragraphe le poète exprime son angoisse mêlée de ses rêves envolés, brûlés pour être plus juste, et dont les cendres ne sont pas ramassées...
Le second paragraphe est l'expression du vide, du néant: le mot"ptyx", qui ne désigne rien, est un "bibelot" (genre d'objets que l'on dépose sur les crédences, des meubles qui ressemblent à des commodes un peu basses, sur lesquels on posait des statuettes et des objets insolites...), mais ne renvoyant à rien il est "aboli", ou "anéanti"... Du coup c'est une "inanité", quelque chose qui n'existe pas, mais "sonore" parce qu'on peut le prononcer: "ptyx".
Le "Maître" serait donc Victor Hugo lui-même, qui aurait réussi à faire du langage à partir de rien de réel, qui n'est ni concret ni pensé.

Les deux derniers tercets il s'agit du crépuscule qui tombe et qui est regardé par une fenêtre ("le cadre"), la "défunte nue en son miroir" est Vénus (la déesse au miroir), le "septuor" que l'on voit en regardant au nord, c'est la Grande Ourse.

Bref il s'agit d'un mec qui se plaint (se languit serait plus juste) de ses rêves perdus, qui se sent vide et frustré, qui regrette/admire son Maître en poésie, et qui s'emmerde en regardant par la fenêtre (ben oui ils avaient pas la télé et internet en ce temps-là! ) Non, disons plutôt qu'il exprime son angoisse inspirée par le déclin de sa vie...

EDIT: Bien sûr il s'agit aussi d'un des prémisses du surréalisme où les poètes s'attachent plus au langage lui-même qu'à sa signification (un mot qui ne correspond à rien, franchement!), afin de lui donner une signification plus personnelle au lecteur: c'est le détournement du langage, les cadavres exquis en étant l'une des formes ultimes...

Son invention remonte au IVe siècle av. J.-C. et est attribuée faussement au Socrate historique, en faisant référence au livre Théétète

C'est pas un docker, ça c'est sûr, mais alors après, j'en sais rien

edit : ah bin non en fait il parait que c'est peut être un docker...